Billet d'humeur - In my head

Vue de l’intérieur

En plein cœur du ring

Cela fait bientôt cinq ans que j’écris… et c’est le premier billet d’humeur que je publie en dehors de mes statuts Facebook.

D’ailleurs, voilà bien une plateforme que je vais visiter de moins en moins je pense, et dont les querelles incessantes m’ont épuisée. Si on y fait toujours de très belles rencontres, le débat tourne vite à la guerre des clans : ambiance CM1 / CM 2… Les amitiés se font et se défont, parfois très superficielles. Alors, certes, je ne suis pas sur les réseaux pour me faire des amitiés indéfectibles, mais au moins avais-je l’illusion que les adultes que nous étions pouvaient se conduire de façon responsable. Que nenni.

Pour soutenir un roman, certaines ne montent plus de fan groups, mais des goupes de haters, en statut privé, où se décide quel sera l’auteur descendu sur les plateformes afin de libérer la place pour d’autres. En gros, plus vous squattez le top 1000 Amazon (Et le top 100 encore plus !) et plus vous prenez des risques. Un comportement qui serait spécifique à la romance et en particulier aux auteures modestes, les autres, dont les écrits deviennent des best-sellers, étant beaucoup moins impactées. Difficile de s’extraire pour se mettre en sûreté, donc. Cela vous semble invraisemblable ? Vous avez entièrement raison, et je vous avoue que si je n’avais pas vu des copies d’écran ou entendu des témoignages, je n’y aurais jamais cru moi-même !

Une ambiance délétère qui n’est pas près de changer, malheureusement. Surtout si on considère le côté éphémère des succès dans ce genre, où la viabilité des romans reste courte. Tout se fait dans les premiers mois, un titre chasse l’autre. La popularité de l’auteure étant elle aussi sujette à fluctuation : incontournable un jour, invisible le suivant. Des montagnes russes très éprouvantes, que la confiance d’un éditeur peut tempérer, mais qui n’est pas sans altérer la sérénité.

Et l’auto-édition ?

De plus en plus d’auteur(e)s se lancent en auto-édition, fortes d’une fanbase acquise soit sur des groupes littéraires, soit sur des blogs ou encore, sur les plateformes d’écriture (Scribay, Wattpad, Fyctia…) Si cela apportait de l’air à la sphère littéraire parfois contrainte par l’édition traditionnelle et ses lignes éditoriales strictes, il semblerait que le système se retourne contre les premiers bénéficiaires. Déjà largement identifié outre Atlantique, l’effet pervers de cette liberté nouvelle, est d’entraîner une surcharge du marché, une surabondance de romans. Face aux centaines de sorties quotidiennes, il est bien difficile de se démarquer pour obtenir un peu de crédit et de visibilité. La conséquence ? Les chroniqueuses font leur tri, les lectrices et lecteurs font leur tri aussi, en fonction d’un auteur ou d’une maison d’édition qui aura nécessairement leur préférence. Difficile, dans ce cas, de retenir ses lecteurs. Alors, doit-on publier plus et occuper le terrain ? Ou publier moins pour être plus attendu ? Telle est la question. Encore faut-il de ne pas entrer dans le collimateur d’un groupe de haters prêt à vous flinguer sur les plateformes le jour de votre sortie…

Bref, vous l’aurez compris, être auteur de nos jours ressemble à s’y méprendre à une mêlée ! Sauf qu’à contrario des matchs de Rugby, on est bien loin des terrains propres où les coups sont portés franchement et où les affrontements fair-play se finissent loyalement.

Aujourd’hui, j’essaie de revenir aux habitudes de mes débuts en publiant mes textes au préalable sur Wattpad. Je recherche un peu de camaraderie et un peu moins de compétition. J’ai besoin de m’épanouir dans une ambiance moins tendue. Même si je ne cache pas que ce contexte a déjà eu de lourdes répercussions sur ma motivation. Si Dieu merci, je bénéficie du soutien de mes éditeurs (Il y en a trois et ils sont au top ! ❤ ) et de mes lectrices (Petite fanbase, mais merveilleuse !) être régulièrement plongée dans la foire d’empoigne a usé mes nerfs et mon inspiration. Voilà des semaines que l’écriture se fait rare et que la volonté se tarit. Mon credo, c’est avant tout d’écrire de belles histoires pour faire rêver les gens – ou des trucs un peu plus sombres pour les faire frissonner, au choix – . Ce n’est pas de me confronter régulièrement au pugilat social qui règne en maître sur les réseaux, et où chacun s’accroche au radeau de la Méduse tout en poussant à l’eau son voisin pour tenter de garder la meilleure place. Au fait … vous connaissez l’histoire du radeau de la Méduse ?

Une toile allégorique

Théodore Géricault, né le 26 septembre 1791 à Rouen et mort le 26 janvier 1824 à Paris, peintre, sculpteur, dessinateur et lithographe français. Incarnation de l’artiste romantique, il a eu une vie courte et tourmentée, émaillée de scandales et de liaisons sulfureuses dont une avec sa tante qui durera plusieurs années et avec qui il aura un fils, Georges-Hippolyte.

Le radeau de la Méduse est son œuvre la plus célèbre, elle à pour sujet le naufrage de la frégate Méduse et de son éponyme radeau de fortune sur lequel s’entassèrent près de cent cinquante naufragés, dont moins de quinze survécurent. Le bateau avait quitté la France en compagnie de trois autres (L’Echo, L’Argus et La Loire) pour aller reprendre les comptoirs du Sénégal aux Britanniques. Mais le capitaine de la Méduse, Hugues Duroy de Chaumareys, est un incompétent. Rescapé de l’Ancien Régime, il a beau n’avoir pas navigué depuis vingt-cinq ans, on lui confie le commandement du navire pour le remercier des services rendus à la Monarchie. À bord, 400 âmes : des officiers et membres d’équipage (dont une dizaine d’officiers d’artillerie), des passagers, des appelés du bataillon d’Afrique, et deux femmes de soldats.

La frégate s’échoue sur le banc de sable d’Arguin, un obstacle bien connu des navigateurs, à une soixantaine de kilomètres des côtes. Initialement, le radeau est construit pour y mettre les objets lourds et alléger le navire afin de le renflouer. En vain. La frégate se couche dans cinq mètres d’eau, et le capitaine décide l’évacuation. Le petit peuple est entassé sur le radeau : environ cent cinquante personnes debout, le bas des jambes dans l’eau. Le radeau est d’abord remorqué par les canots… mais il est très lourd et transporte une foule en colère, effrayante. Le capitaine donne l’ordre de le larguer… Pendant douze jours, les naufragés vivront un enfer : exiguïté, faim, soif, soleil implacable… émeutes, massacres et cannibalisme. « Il faut être toujours ivre. Tout est là : c’est l’unique question.« , préconisait Baudelaire. Mais sur un radeau, l’ivresse fait d’effroyables dégâts… Et c’est le fait que les naufragés se soient rabattus sur les barriques de vin pour étancher leur soif – après la chute des barriques d’eau douce à la mer – qui a conduit au premier massacre, dès la première nuit. (Source : Hélène Combis, Arthur Béranger – Radeau de la Méduse : l’horreur devient allégorie romantique – )

Toute allégorie étant sujette à réflexion… je vous laisse méditer…

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